La guerre de Trump contre la Réserve fédérale monte d’un cran. Jerome Powell fait face à une nouvelle menace politique alors que le président envisage de désigner son successeur.
Un défi grandissant pour la Réserve fédérale
La guerre de Trump contre la Réserve fédérale dirigée par Jerome Powell a pris un nouveau tournant politique cette semaine. Le président de la Réserve fédérale a principalement traversé deux audiences au Capitole sans encombre, mais un défi de taille l’attend. En effet, le président Donald Trump pourrait remettre en question son autorité en nommant bientôt son candidat pour diriger la banque centrale, une décision prévue pour l’année prochaine.
Les attaques de Trump contre Powell
Lors de son témoignage devant le Sénat mercredi, Powell a eu des échanges généralement cordiaux avec les législateurs. Pendant ce temps, Trump, participant à un sommet de l’OTAN à La Haye, a lancé ses dernières attaques contre Powell, un homme qu’il a lui-même nommé à la tête de la Réserve fédérale il y a presque huit ans. En réponse à des questions lors d’une conférence de presse, Trump n’a pas mâché ses mots, le qualifiant de “terrible” et ajoutant qu’il pensait que Powell était “une personne très moyenne sur le plan intellectuel”.
L’impact sur les marchés financiers
Dans la foulée de cette critique acerbe, Wall Street s’est mise à vibrer autour de la possibilité d’un “président fantôme” de la Réserve, une figure que Trump pourrait installer en attendant l’expiration du mandat de Powell en mai 2026. Ces spéculations ont eu une influence significative sur les marchés : les traders ont rapidement accru leurs paris sur des baisses de taux d’intérêt cette année, avec des prévisions indiquant environ 60% de chances de trois réductions à venir. Parallèlement, les rendements des bons du Trésor ont chuté, particulièrement à court terme, et le dollar a également subi une forte baisse face à ses homologues mondiaux.
Les candidats potentiels au poste de chair
Trump a admis qu’il avait déjà réduit sa liste de potentiels successeurs à Powell à trois ou quatre personnes, sans cependant désigner les finalistes. Parmi les candidats pressentis, on retrouve Scott Bessent, le secrétaire au Trésor, Kevin Hassett, le directeur du Conseil économique national, et l’ancien gouverneur de la Fed, Kevin Warsh. Un nom moins en vue serait celui de Christopher Waller, un appointeur de Trump qui plaide récemment pour des taux d’intérêt plus bas, ce qui ajoute du sel au débat.
Les défis d’une nomination anticipée
Cependant, plusieurs enjeux compliquent le souhait de Trump de nommer un président de la Fed dès maintenant. Il n’y a pas de postes ouverts immédiats, mis à part la fin du mandat de la gouverneure Adriana Kugler en janvier 2026. Le mandat de Powell en tant que gouverneur n’expirera pas avant 2028, bien que le poste de président lui-même arrive à expiration l’an prochain. Greg Valliere, le stratège en chef d’AGF Perspectives, a observé que ce plan pourrait être inconstitutionnel et risquerait de politiser la Fed, causant des dommages à son indépendance si Trump devenait un volant arrière monétaire, contredisant les politiques de la Fed cet automne.
Une Fed active face aux critiques
En effet, cette turbulence actuelle entre Trump et Powell se produit à un moment particulièrement chargé pour la banque centrale. Récemment, la Fed a pris deux mesures significatives concernant le secteur bancaire, à savoir la suppression du risque réputationnel comme critère dans les examens bancaires et l’assouplissement des règles de capital pour les banques systémiquement importantes. Ces mesures semblent répondre aux critiques de Trump sur le dé-banking motivé politiquement. Pourtant, la plus grande préoccupation de Trump, le refus de la Fed de réduire les taux d’intérêt sous la direction de Powell, reste un point d’achoppement.
Le rôle de la Fed face à la politique
Dans une interview accordée à CNBC, le président de la Fed de Chicago, Austan Goolsbee, a affirmé que la dynamique politique ne joue pas de rôle dans la prise de décision au sein du FOMC. Il a assuré que le nommer un président fantôme n’aurait pas d’effet sur les décisions prise par cette commission, arguant que les minutes et les transcriptions préservent les justifications de chaque décision, qui ne sont pas dictées par des politiques partisanes ou des élections.
En résumé, la tension entre Trump et Powell pourrait redéfinir les objectifs de la Réserve fédérale à l’aube de futures nominations. Les implications sur l’indépendance de la Fed et la réaction des marchés sont des enjeux cruciaux. Le président Trump semble avoir plusieurs options dans sa manche, mais la politique à venir sera la clé pour comprendre l’orientation de cette saga.